mardi 24 novembre 2009

Colloque franco-palestinien 3 : les conférences de Jihane Sfeir et Aminata Tembély au CCFA


C’est là la dernière partie du Colloque financé par le Fonds d’Alembert pour la diffusion de la pensée française, monté par Lucienne d’Alençon du Centre culturel français de Naplouse, et qui consistait en l’organisation d’une pléiade de conférences à travers tous les Centres culturels français des Territoires Palestiniens.
Ramallah a eu la chance d’accueillir le 22 novembre la pétillante Jihane Sfeir, qui aura partagé avec un public attentif ses recherches sur les « Identifications nationales et constructions des frontières – Les Palestiniens au Liban (1947-1952) », en partie sujet de sa thèse et objet d’une publication. Elle a pu ainsi démontrer comment les Palestiniens du Liban se sont fondés une identité propre, tout d’abord en opposition à Israël et avec la culture libanaise, puis par la suite et paradoxalement contre cette même culture. Faute d’intégration, faute de futur possible. C’était d’ailleurs là le principal objet de cette intervention que de montrer la détérioration des relations entre les deux communautés due tant à des facteurs historiques, religieux que sociaux, mais aussi comment cette détérioration a pu modifier le paysage politique libanais lui-même.
Aminata Tembély, dont la contribution portait sur « L’art et l’identité chez les Palestiniens de Jordanie » a principalement tenté de répondre à cette question d’identité à travers les différences d’expériences des artistes palestiniens vivant en Jordanie et ceux vivant en Europe ou aux Etats Unis. Elle a pu s’appuyer sur le film « Borderlands » d’une réalisatrice palestinienne. Elle a eu la chance d’avoir dans son public d’aussi éminents spécialistes que Véra Tamari ou Mahmoud Abuashash, pour qui le sujet n’a aucun secret.
Enfin, la troisième conférence de Véronique Bontemps, chercheur à l’Université d’Aix Marseille et boursière de l’Institut Français du Proche Orient pour sa thèse sur les savonneries de Naplouse a été annulée, la conférencière s’étant vue l’accès refusé à l’aéroport de Ben Gourion et ayant été refoulée vers la France.

Partenaires : Centre culturel français de Naplouse, Bureau de la coopération universitaire du Consulat général de France à Jérusalem

Photographies de haut en bas : Jihane Sfeir et Aminata Tembély avec le traducteur Mahmoud Saada

lundi 23 novembre 2009

Colloque franco-palestinien 2 : "Actualité de la recherche sur la Palestine en France"


Lisa Taraki, professeur au Département des Sciences Sociales de l’université de Birzeit, peu francophile, a placé la deuxième partie de ce colloque brillamment débuté début novembre au département de Droit, sous les auspices de la controverse. Effectivement, parvenu à la conclusion de cette 4ème journée de réflexions partagées, elle a publiquement demandé quelle est l’utilité d’un tel événement qui n’apporte rien de nouveau du moment qu’il ne traite pas de méthodologie. Un bilan, aussi succint soit-il, était donc nécessaire !
Etaient réunis pour l’occasion Emma Aubin-Boltanski, anthropologue à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) qui a traité des « Pèlerinages et nationalisme en Palestine » ; May Maalouf historienne à Paris II dont le sujet est « Le renouveau de la résistance palestinienne à travers Fayçal Husseini à Jérusalem » ; Karène Sanchez de l’Université de Leiden (Pays Bas) qui aura travaillé sur « Langue(s), identité(s) et politiques linguistiques – Les Collèges des Frères des écoles chrétiennes de Palestine (1900 – 1948) » ; Jihane Sfeir de l’Université libre de Bruxelles pour les « Identifications nationales et constructions des frontières – les Palestiniens au Liban » et enfin Aminata Tembély qui réfléchit sur « L’art et l’identité chez les Palestiniens de Jordanie ». Le panem, loin d’être exhaustif, était cependant suffisamment large pour donner une idée de la complémentarité des domaines traités, sous les auspices de l’historienne et éminente spécialiste Nadine Picaudou de Paris I, qui a traité d’ « Historiographie et mémoire palestiniennes » et du politologue Bernard Botiveau, grand habitué de nos contrées et de Birzeit tout particulièrement. Sont aussi intrevenus, de l’Université de Birzeit, Mosleh Kanaaneh, anthropologue émérite, le sociologue Abaher Al Saka et Moussa Srour.
Le fond de cette démarche, outre la mise en réseau des savoirs et l’actualisation des données, est aussi de permettre une vision globale des tendances de la recherche. Et c’est là que l’on aura remarqué qu’une grande partie des travaux montre une crise actuelle de la formulation - voire de la reformulation - de l’identité palestinienne à travers les différentes et nombreuses crises vécues. Par ailleurs, est en train de se redéfinir profondément la réflexion sur le lien entre le passé et le présent. A ce propos, l’avantage d’une telle rencontre était aussi de faire la photographie d’un moment de la recherche : l’image arrêtée produite par cette rencontre a été de montrer que les chercheurs français travaillent toujours sur le présent palestinien, alors que les jeunes chercheurs palestiniens en France se penchent sur leur passé… Reformulation de son identité à l’appui !

Partenaires : Centre culturel français de Naplouse, Bureau de la coopération universitaire du Consulat général de France à Jérusalem, Département des Sciences sociales de l’Université de Birzeit

dimanche 22 novembre 2009

Vibrant Titi Robin Trio à Ramallah




Salle comble pour ce magnifique concert offert par l’un des plus brillants musiciens français, le luthiste, bouzoukiste et guitariste Thierry Titi Robin, dans une formule qui n’était pas faite pour lui faciliter la vie : jouer dans un bar branché de Ramallah, ce 19 novembre, devant une foule électrisée. Dans son spectaculaire trio avec le généreux Francis Varis à l’accordéon et le sublime Kevan Chemirani aux percussions, un répertoire des plus vivants, des plus vibrants a été improvisé pour dompter une foule venue applaudir des musiciens d’une renommée qui n’avait d’égal que son enthousiasme… Le résultat n’en fut que plus probant, d’une énergie époustouflante. Merci, Monsieur Robin, pour toute cette vie que vous nous avez transmis cette soirée là…
Titi Robin et son trio étaient passés dans l’après-midi à Al Kamandjati où ils ont pu jouer quelques morceaux avec les élèves de l’association de Ramallah Tahta et certains de leurs professeurs… Là encore, le moment de pure générosité et d’attention à l’autre fut magique.

Partenaires : Centre culturel français Romain Gary, Al Kamandjati, Restaurant le Sinatra

Photographies de Lucia Cristina Estrada Mota

Beaujolais et Mony nouveaux 2009 au Pronto


Et voilà une année supplémentaire, la troisième du genre, à célébrer la mise en commerce du Beaujolais nouveau à Ramallah, notamment grâce à l’aide substancielle du directeur du Centre culturel français Romain Gary, Olivier Debray : après le Zan de Fajer Harb et le Blue de Ashraf, le lieu phare de la vie culinaire et nocturne de la ville qui aura accueilli la manifestation ce 19 novembre aura été le Pronto de Bassem Khoury… Déco stylisée à l’orientale, aux tons résolument feutrés, agrémentés pour l’occasion de guirlandes de drapeaux bleu-blanc-rouge, personnel impeccable et Edith Piaf en fond sonore : le Tout-Ramallah de la nuit a visité le lieu pour s’offrir une première gorgée du Beaujolais 2009 des caves de Joseph Drouhin ou de son pendant palestinien, le magnifique Mony des coteaux d’Abu Ghosh ! Belle joute œnologique et belle coopération !

Partenaires : Centre culturel français Romain Gary, Restaurant Pronto

Photographie de Lucia Cristina Estrada Mota

lundi 16 novembre 2009

Participation française au 5ème Festival Shashat du Film de Femmes


La participation française au 5ème Festival Shashat du film de femmes a été remarquable, puisqu’elle s’est située tant à l’ouverture du festival qu’à sa clôture. Pour cette dernière, Alia Arasoughly a pensé à honorer la documentariste franco-palestinienne, Maryse Gargour, en lui délivrant le prix d’honneur Shashat et en projetant ses films « La terre parle arabe », qui reste une référence en la matière, et « Le pays de Blanche ». L’épouse du Consul général de France à Jérusalem, Dalal Désagneaux, a pour l’occasion représenté le Consulat et fait une allocution en arabe, sur les femmes, la culture et la langue, qui a fait sensation auprès du public.
Au cours de l’ouverture, le film sur Jérusalem produit par les Frères Lumière a accompagné la projection d’un long-métrage de Nabeeha Lotfy, « Because Roots do not Die ». La curiosité l’a emporté et un grand nombre du public était là particulièrement pour le document historique, toujours rare à visionner.
Enfin le Centre culturel franco-allemand de Ramallah a accueilli une réunion du festival, entre producteurs et metteurs en scène, en huis clos et réservée aux professionnels.

Partenaires : Shashat, Bureau de l’audiovisuel du Consulat général de France à Jérusalem, Goethe Institut.
Photographie de Lucie Meynial avec de gauche à droite la cinéaste Maryse Gargour, Faiha Abdulhadi Présidente de Shashat, l'épouse du Consul général de France à Jérusalem Dalal Désagneaux, et la Ministre de la Culture Siham Bargouti.

"Avez vous vu l'horizon récemment ?"


L’accueil fut modeste, mais selon les organisateurs il n’en reste pas moins nécessaire de poursuivre régulièrement des projections d’art vidéo entre deux éditions du /si :n/ festival of video art and performance, pour garder un lien avec cette forme d’expression. Présenté par les Instants Vidéo de Marseille, la Fondation A.M. Qattan et le Centre culturel français de Ramallah, le programme « Avez-vous vu l’horizon récemment ?», projeté ce 11 novembre, montrait des films de Pilar Rodriguez Aranda, Emad Maher, Ahmed El Shaer, Clara Emigrand, Mattia Wright, Henry Gwiazda, Lili Dadiani et Salome Shirtladze, Stuart Pound. Une heure de projection, en échos aux 22èmes Instants Vidéo de Marseille, où dans le même moment Mahmoud Abuashash et Khaled Jarrar représentent la Palestine et où sont organisés des points sur leurs séjours à Ramallah par les artistes qui y avaient été invités pour /si :n/. C'est ce que l'on appelle, pour le moins, tresser des liens ténus !

Partenaires : Instants Vidéo, Fondation A.M. Qattan

mercredi 11 novembre 2009

Le Salon de musique : concert "Souffle d'automne" avec l'Ensemble Ramallah Al Quds


Cela faisait longtemps que le Centre culturel français de Ramallah n’avait pas organisé un concert de son cycle le Salon de musique qui, rappelons le, est destiné à mettre sur scène les enseignants de musique des institutions partenaires du centre, Al Kamandjati, le Conservatoire national de musique Edward Saïd et la Fondation Banrenboïm-Saïd. Ce sont des enseignants de cette dernière, regroupé sous le nom de l’Ensemble Ramallah Al Quds, qui en l’occurrence ont tenu à présenter au public un concert qui initialement devait être un concert d’un quatuor à vent, et qui pour cause de maladie de l’un de ses musiciens est devenu un trio à vent et violoncelle ! Avec Ilia Karadjov à la flûte, Anna Bardeli à la clarinette, Ben Greenberg au cor et Peter Thiemann au violoncelle, la prestation a été l’occasion de découvrir les London Trio n° 1 et 3 de Haydn, une partita pour flûte de Bach ainsi que deux de ses suites pour violoncelle interprétées au cor (étrange et très beau), des solos pour clarinette de Stravinsky et de découvrir des pièces de Casper Kummer, Bernhard Krol ou Mellin. Eclectique mais parfait dans l’improvisation, le concert a rempli la salle de la Quakers Meeting House d’amateurs de musique classique, de jeunes du quartier de Manara et d’étudiants de musique… Convivial, talentueux et agréable, une bonne reprise du Salon de musique !

Partenaires : Fondation Barenboïm-Saïd, Ramallah Friends Meeting House

mardi 10 novembre 2009

Docommentaires : "Etre là" de Francis Del Rio


Ce fut une grande surprise que cette projection, dans le cadre de la série Docommentaires du Centre culturel français de Ramallah, ce 8 novembre, du film de Francis Del Rio, « Etre là ». On pouvait s’attendre à une vision très occidentale, et légère presque, de l’engagement des jeunes volontaires internationaux sur les lignes de front de l’occupation israélienne de la Palestine, et on découvre un résumé de la situation des plus pertinents et des plus justes. A travers le portrait de trois jeunes Grenoblois venus ici pour « être là » et aider les Palestiniens, en se constituant comme témoins et être ce regard sur les soldats israéliens qui leur empêchera des dérapages, c’est tout le conflit qui est décrypté. Les questions que se posent ces jeunes, leurs doutes, leurs frayeurs parfois et leur désespoir, mais aussi leurs enthousiasmes et leur énergie, racontent avec une incroyable vérité ce que vivent les Palestiniens. Et Francis Del Rio parvient ainsi à donner l’une des images les plus profondes non seulement de l’engagement de ces jeunes, mais aussi de la situation du peuple palestinien et, bien plus large et universel, de ce conflit et de cette occupation.
Le public est sorti de la salle Arte du Centre culturel français de Ramallah sincèrement ému, abattu bien entendu, mais heureux d’avoir découvert un document qui raconte sa vérité.

dimanche 8 novembre 2009

Récital de Till Aly au Théâtre Al Kasaba


Même si en ce 5 novembre le récital avait lieu en même temps que l’ouverture du 5ème Festival Shashat du film de femmes, un public d’une grande qualité était au rendez-vous. A la hauteur en tout cas de Till Aly, pianiste et chef d’orchestre allemand vivant en France et qui nous a fait l’honneur de nous offrir ce concert. Un doigté nerveux et une lecture très cérébrale des partitions, ont fait de ce récital une opportunité de redécouverte des préludes et fugues de Shostakovitch, d’extraits du Catalogue des oiseaux de Messiaen ou d’un bestiaire peu connu de Dutilleux, des éternelles Fantaisies de Mozart ou de la Sonate n°15 de Beethoven. Till Aly a par ailleurs interprété trois œuvres de sa composition. Un programme aussi large que les possibilités du soliste que tous remercient pour le plaisir, tant sensible qu’intellectuel, qu’il a pu donner au public.

Partenaires : Théâtre Al Kasaba, Centre culturel français Romain Gary

Photographie de Thierry Mathématique

jeudi 5 novembre 2009

Slam, poésie, Kwal, Kifah et les amis !



Etrange soirée que celle-ci, organisée le 4 novembre au bar le Sinatra avec le soutien du Centre culturel français de Ramallah, où se mêlait poésie et slam ! Elle était voulue par le jeune chanteur du groupe angevin Kwal, venu passer un mois et demi en Palestine pour y écrire et surtout y vivre une autre réalité, et le fameux poète plus qu’alternatif, différent fondamentalement, Kifah Fenhi.
Dans une ambiance qui oscillait entre le café caïrote, un karaoké au fin fond de la province en Corée et un meeting tendu du Fateh, de jeunes poètes tels que Dahlia Taha ou Hassan Odeh ont pu monter sur scène et donner à un public attentif leurs vers. Le chanteur Kwal a quant à lui présenté huit de ses dernières chanson, écrites en arabe, soit slamée, soit chantées sur une musique enregistrée ou accompagnées par l’excellent luthiste Zaky Jada. Et cette soirée fut aussi l’une des exceptionnelles occasions de voir Kifah Fenhi, son éternel béret frondeur posé sur le crâne, lire quelques uns de ses poèmes. Soirée atypique s’il en est, quelque peu improvisée selon la volonté de Kifah, elle s’est achevée sur un débat houleux où le jeune comédien Adham Nua’man, frais émoulu de ses derniers succès dans la dernière pièce de François Abu Salem, a pris à parti le public en lui reprochant son manque d’attention, ses applaudissements pour une poésie médiocre et son acquiescement à des textes pour lui incompréhensibles mais approuvés parce qu’ils sont écrits par un étranger. Nous n’étions pas loin d’une accusation de néo-colonialisme culturel, quand Kwal s’est défendu avec une vivacité à la hauteur de son engagement et de ses convictions. Nous en étions d’ailleurs proches à en venir aux mains ! Les deux compères auront néanmoins achevé la soirée en faisant amicalement tinter leurs verres… Atypiques, donc, et musclée, la soirée slam et poésie de Kwal et Kifah Fenhi !

Photographies de Chimène Denneulin

mercredi 4 novembre 2009

Colloque franco-palestinien 1 : "L'après Oslo. La construction nationale palestinienne entre Etat et diaspora".



Ce fut une réussite critique et publique que la première partie de ce colloque franco-palestinien de premier ordre : « L’après Oslo. La construction nationale palestinienne entre Etat et diaspora», organisé pour Ramallah les 3 et 5 novembre à l’Université de Birzeit, l’un des principaux partenaires de l’événement. Voulu et bâti par Lucienne d’Alençon, responsable du pôle « débat d’idées » pour le réseau des Centres culturels français de Jérusalem, il a été conceptualisé par Aude Signoles de l’Institut français du Proche-Orient et co-financé par le Service de coopération et d’action culturelle du Consulat général de France à Jérusalem et le Fonds d’Alembert.
L’ouverture, menée par le Directeur de l’Institut de Droit de l’université, le brillant Ghassan Faramand, a donné l’opportunité de discours pour le Président de l’université, Nabil Cassis, et pour Aude Signoles, ainsi qu’au Consul général de France à Jérusalem qui aura passé un message fort en rappelant l’échec d’Oslo et le profond soutien de la France dans les démarches de la création d‘un Etat palestinien. Il aura rappelé l’importance du débat et des échanges dans la viabilité d’un tel Etat.
L’ouverture de ce colloque se sera achevée sur la contribution du Doyen de la Faculté de Droit, Salah Abdeljawad, qui a effectué une conférence sur la conceptualisation de l’occupation israélienne, en définissant ce qu'il appelle un « sociocide »…
Les interventions qui suivirent traitèrent de la diaspora palestinienne, qu’elle soit en Amérique du Sud (le Chili par Cécilia Baeza – Sciences Po Paris -, le Pérou par Denys Cuche – Université René Descartes), au Liban par Nicolas Puig- IRD), ou la protection des réfugiés palestiniens selon le droit public international par Mohamed Shalaldeh (Université Al Qods). La séance était présidée par Elisabeth Longuenesse, directrice d’études à l’IFPO.
Le 5 novembre a été consacré à la séance de clôture, présidée par Aude Signoles pour traiter de « La Palestine de l’intérieur – Enjeux d’actualité » et mettant en chair Elisabeth Marteu (Paris I Panthéon Sorbonne) pour parler des Palestiniens d'Israël en 2009, Julien Salingue (Paris VIII) pour le devenir du Fateh, Vincent Lemire (Iremam) sur la société urbaine de Jérusalem et Islah Jad (Birzeit University) sur l’évolution de l’identité nationale contemporaine palestinienne. Cette première partie du colloque - qui se poursuivra en fin de mois - fut clôturée par une remarquable contribution d’Alain Joxe, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, sur « Les conflits armés du Moyen-Orient : problèmes stratégiques et éthiques ». Tout simplement brillant et apprécié comme tel.
Les deux séances à Birzeit de ce colloque furent coupées par une journée à l’université Ennajah de Naplouse où a été traité le thème du « Retour sur la Palestine d’Oslo : enjeux juridiques, territoriaux et politiques » par Vincent Romani (Iremam), Edouard Conte (Université de Berne), Ali Sha’ban Abdelahamid (université Ennajah), Emilio Dabed (Iremam), Aude Signoles et Benoît Challand (European University Institute), présidée par le directeur de Département de Sciences politiques d’Ennajah Nayef Abu Khalef et un chercheur invité de la même université, Paul Edelman.

Partenaires : Institut français du Proche-Orient, Université de Birzeit, Université Ennajah, Sercice de coopération et d’action culturelle du Consulat général de France à Jérusalem, Centre culturel français de Naplouse.

dimanche 1 novembre 2009

Le Café Littéraire de Pascal Janovjak


Le Café littéraire ce 28 octobre fut extrêmement francophone, et pour cause : il fut mené en français pour le livre « L’invisible » du jeune écrivain franco-suisse Pascal Janovjak. Il va sans dire que le public était venu nombreux soutenir ou saluer cette figure de Ramallah. Une importante délégation de la Mairie de Stains était elle aussi présente, en mission au camp de réfugiés d’El Amaari où elle est occupée à la restauration d’un jardin public, et particulièrement intéressée par cette rencontre.
« L’invisible » est l’histoire d’un personnage, terne et sans charisme, amer dans un monde affairiste où il peine à exister, qui soudain est victime d’une invisibilité qui lui confère un pouvoir inédit. Il s’ouvre au monde, devient curieux de l’Autre, en abuse, s’enivre sans mesure de sa capacité à pénétrer des vies comme autant de viols, jusqu’à ce qu’il rencontre un personnage qu’il suivra dans une Palestine sans nom. Dès lors, il découvrira la véritable altérité et sa propre faiblesse, il découvrira aussi le chaos et la densité de la vie, pour finalement se trouver un peu lui-même. Un très beau récit initiatique mené avec une plume acerbe et vive, qui tangue entre l’écriture behavioriste des polars et la blancheur d’un style à la Houellebecq. Un livre à lire, un auteur à rencontrer !

Photographie de Lucia Cristina Estrada Mota