lundi 23 novembre 2009

Colloque franco-palestinien 2 : "Actualité de la recherche sur la Palestine en France"


Lisa Taraki, professeur au Département des Sciences Sociales de l’université de Birzeit, peu francophile, a placé la deuxième partie de ce colloque brillamment débuté début novembre au département de Droit, sous les auspices de la controverse. Effectivement, parvenu à la conclusion de cette 4ème journée de réflexions partagées, elle a publiquement demandé quelle est l’utilité d’un tel événement qui n’apporte rien de nouveau du moment qu’il ne traite pas de méthodologie. Un bilan, aussi succint soit-il, était donc nécessaire !
Etaient réunis pour l’occasion Emma Aubin-Boltanski, anthropologue à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) qui a traité des « Pèlerinages et nationalisme en Palestine » ; May Maalouf historienne à Paris II dont le sujet est « Le renouveau de la résistance palestinienne à travers Fayçal Husseini à Jérusalem » ; Karène Sanchez de l’Université de Leiden (Pays Bas) qui aura travaillé sur « Langue(s), identité(s) et politiques linguistiques – Les Collèges des Frères des écoles chrétiennes de Palestine (1900 – 1948) » ; Jihane Sfeir de l’Université libre de Bruxelles pour les « Identifications nationales et constructions des frontières – les Palestiniens au Liban » et enfin Aminata Tembély qui réfléchit sur « L’art et l’identité chez les Palestiniens de Jordanie ». Le panem, loin d’être exhaustif, était cependant suffisamment large pour donner une idée de la complémentarité des domaines traités, sous les auspices de l’historienne et éminente spécialiste Nadine Picaudou de Paris I, qui a traité d’ « Historiographie et mémoire palestiniennes » et du politologue Bernard Botiveau, grand habitué de nos contrées et de Birzeit tout particulièrement. Sont aussi intrevenus, de l’Université de Birzeit, Mosleh Kanaaneh, anthropologue émérite, le sociologue Abaher Al Saka et Moussa Srour.
Le fond de cette démarche, outre la mise en réseau des savoirs et l’actualisation des données, est aussi de permettre une vision globale des tendances de la recherche. Et c’est là que l’on aura remarqué qu’une grande partie des travaux montre une crise actuelle de la formulation - voire de la reformulation - de l’identité palestinienne à travers les différentes et nombreuses crises vécues. Par ailleurs, est en train de se redéfinir profondément la réflexion sur le lien entre le passé et le présent. A ce propos, l’avantage d’une telle rencontre était aussi de faire la photographie d’un moment de la recherche : l’image arrêtée produite par cette rencontre a été de montrer que les chercheurs français travaillent toujours sur le présent palestinien, alors que les jeunes chercheurs palestiniens en France se penchent sur leur passé… Reformulation de son identité à l’appui !

Partenaires : Centre culturel français de Naplouse, Bureau de la coopération universitaire du Consulat général de France à Jérusalem, Département des Sciences sociales de l’Université de Birzeit

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