lundi 29 novembre 2010

"Des lendemains qui saignent" au Théâtre Al Kasaba

Ce 24 novembre fut, à l'unanimité du public, l'une des soirées les plus émouvantes de la programmation du Centre culturel français de Ramallah avec le spectacle "Des lendemains qui saignent" de Dominique Grange et Tardi. Le dessinateur lit sur scène des extraits de ses ouvrages "Putain de guerre" et "C'est la guerre des tranchées", montrant avec une application presque médicale dans la langue des Poilus l'horreur et la vaine monstruosité de la guerre. La chanteuse libertaire lui répond en chansons, à travers ses propres textes, mais aussi les mots d'Aragon ou de Vian, et bien d'autres, combien la guerre et la violence sont stupides et inutiles. Un duo comme une joute, derrière laquelle défilent les dessins si forts de Tardi, projetés dans un format géant... Poétique, émouvant, bouleversant. Le pari était loin d'être gagné car outre sa valeur esthétique des plus épurées, une grande partie de la beauté de ce spectacle passe bien entendu par ses mots : chansons et extraits des albums avaient été traduits dans leur intégralité par Hala Kaileh et ont défilé en sur-titres.
Dominique Grange était accompagnée par les jeunes et néanmoins très talentueux Ramadan Khattab à la contrebasse et Nawras Korzom au piano, alors que dans la salle, l'historien Jean-Pierre Verney, compagnon littéraire et conseiller historique de Tardi, suivait l'événement si important pour le trio dans ce contexte palestinien... Une fois encore : poétique, émouvant, bouleversant !
Tardi et Grange avaient visité la veille l'Académie des arts de Palestine, y rencontrant ainsi des étudiants en arts plastiques, et Tardi et Verney avaient rencontré le même jour des intellectuels palestiniens, dont le doyen d ela Faculté de Droit Salaha Abdeljawad, le mathématicien Ghassan Abdellah et le directeur général de l'agence Wafa Nemer Khlouf.

Partenaire : Editions Casterman, Centre culturel français de Gaza

Photographies de Lucia Ahmad

dimanche 28 novembre 2010

Beaujolais 2010 à Ramallah

C'est maintenant devenu une tradition avec cette 4ème édition du Beaujolais nouveau à Ramallah : à l'instar du reste du monde, la ville palestinienne débouche les bouteilles du jeune vin français en même temps que partout ailleurs sur la planète ! Une belle fête, bien arrosée il va sans dire, mais cette année assez sage quoique le public fut nombreux, organisée au Café La Vie pour en remercier les propriétaires d'avoir donné un nom si français, et si positif, à leur établissement ! Musique française et ambiance titi parisien organisées par Nelly Chauvet...

Partenaires : Café La Vie, Centre culturel français Romain Gary

Photographies de Nelly Chauvet

mercredi 10 novembre 2010

La Fête de la Science en Palestine

Enorme succès que cette ultime étape à Ramallah de cette Fête de la Science en Palestine imaginée par Lucienne d'Alençon, correspondant à la Journée mondiale de la Science. Après Gaza, Bethléem, Hébron, Jérusalem, Naplouse, le Family Garden de Ramallah a accueilli en 2 jours près de 1300 enfants, venus des écoles St Joseph, Mélékite, Evangélique, Alalya, des villages de Deir Ammar, Shuafat et des camps de Jalazoune et Al Amaari. Une organisation au cordeau assurée par les jeunes Raphaël Duizend, Anthony Bruno et Nelly Chauvet. De nombreux ateliers, divers et variés étaient organisés dans le bâtiment réservé aux loisirs des familles de la Municipalité de Ramallah : l'évolution, comment un avion vole, l'écologie et la météorologie, le centre de la Terre, les effets d'optique, l'énergie solaire, mais aussi des clowns et du théâtre... autant d'ateliers, et plus encore, montés et montrés aux enfants par les associations Paris Montagne, Ecole de l'ADN, les Atomes Crochus et Nayzak, et co-financés par le Consulat général de France à Jérusalem, le ministère français des Affaires étrangères, la ville d'Ivry et l'Arab Bank, principal sponsor de l'événement.
Les deux journées se sont closes sur une réception offerte par la Municipalité de Ramallah, au cours de laquelle le Consul Général de France à Jérusalem a pu faire un discours soulignant l'importance de la sensibilisation au rôle des sciences dans l'éducation des jeunes palestiniens, en présence de représentants de l'Unrwa, de l'Unesco, de la Municipalité de Ramallah, de l'Arab Bank, mais aussi des associations partenaires de cet événement, des écoles invitées et des Clubs de la Jeunesse des camps de réfugiés.

Partenaires : Ministère palestinien de l'Education, Municipalité de Ramallah, Arab Bank, Ville d'Ivry, Al Nayzak, Paris Montagne, les Atomes Crochus, l'Ecole de l'ADN, Unrwa, Unesco, Clubs de la jeunesse des camps de Jalazoune et El Amaari, Centre culturel français de Naplouse

Photographies de Nelly Chauvet

mardi 9 novembre 2010

La Chorale des Mots

Dernière étape de la présence de Philippe Guinet à Ramallah, sous la houlette de la coordinatrice pédagogique du Centre culturel français de Ramallah, Nelly Chauvet, fut "La chorale des mots", entre spectacle et joute verbale sur la scène de l'Ecole Mélékite, le samedi 6 novembre. Des textes de poètes, des textes écrits par les participants, des récits et des listes de courses, tout a été prétexte ce soir là à être dit, avec amour et souvent humour, devant un public d'Aficionados et surtout d'amis. Deux groupes ont ainsi "jouté", l'un très nombreux et très féminin de l'Université de Birzeit, l'autre beaucoup moins conséquent mais très talentueux néanmoins, d'habitués et étudiants du Centre. Le second a emporté la coupe de la Chorale des mots 2010, mais à une virgule près... Les deux ont été fantastiquement inventifs et investis, tout autant talentueux. Puis la compétition "choralienne" s'est déroulée en "individuels", chacun présentant un texte imprononçable façon "chaussettes-de-l'archi-duchesse", un texte imposé, un texte libre (et que de libertés ont été prises !) et une explication sur son amour du français... Ce fut épique et bien souvent amusant. Là encore, tous ont été excellents, mais comme il fallait des gagnants... Ce furent : Aziza Saleh en meilleur espoir de la Francophonie pour la région (quelle responsabilité !) ; puis par ordre, du plus primé au plus léger : Youssef Rimawi, Johayna Natsheh, Oroba El Haj et Dima Sajdeya. Mesdames Sansour et Daoud étaient du jury, avec Philippe Guiguet Bologne, directeur du Centre.
Bravo à tous, et surtout à Philippe Guinet et Nelly Chauvet pour nous avoir si bien fait sentir cet amour du français.
Partenaires : Les passeurs de mots, Département de français de l'Université de Birzeit, Ecole Mélékite
Photographies d'Ahmed Odeh

lundi 8 novembre 2010

Les ateliers de joutes françaises

Philippe Guinet a animé du 1er au 6 novembre un atelier destiné à deux groupes d'étudiants de français (du Département de français de l'Université de Birzeit et du Centre). Ces ateliers avaient pour vocation tant une pratique de la langue qu'une forme de "développement personnel" à l'égard de cette même langue. Mises en situation, prises de conscience du corps, proxémique, façon de se présenter et de se raconter... Nos étudiants ont été mis à l'épreuve de leurs propres timidité et limites, et s'en sont formidablement sortis ! Le résultat(apparent) fut un spectacle des plus amusants, objet du prochain article dans ce blog...

Partenaires : Les passeurs de mots, Département de français de l'Université de Birzeit

Photograhies de Nelly Chauvet

dimanche 7 novembre 2010

Lectures Plaisir avec Philippe Guinet

Le fondateur de l'association française "Les passeurs de mots", le baroudeur littéraire Philippe Guinet, a animé trois soirées de lectures, du 2 au 4 novembre au Centre culturel français de Ramallah. Une "Lecture gourmande" aura donné le ton le premier soir, où recettes inopinées, récits de dîners en ville et considérations sur les us et coutumes des Français à table auront ravi un public averti. La deuxième soirée, plus sous la forme d'un long et amusant quiz sur la France et Paris, aura concerné "Paris insolite", où l'on découvre ses monuments les plus visités, les pratiques des Parisiens avec leurs compagnons canins ou l'évolution démographique de la capitale française. Très littéraire en revanche fut la dernière soirée, exclusivement consacrée à parcourir des textes exprimant "Des mots pour un sourire". Devos et Desproges en constituaient les figures de proue, mais Verlaine ou Céline et tant d'autres grandes figures de la littérature française n'étaient pas de reste.
Philippe Guinet nous aura ainsi permis de passer trois débuts de soirées, à l'heure de l'apéritif, dans la meilleure compagnie qui soit... celle des grands auteurs, reconnus ou à mieux connaître !

Partenaire : Les passeurs de mots

jeudi 4 novembre 2010

"Une journée à Paris", exposition de photographies de Mohamed Elhaj

Le jeune photographe Mohamed Elhaj, qui s'est rendu en France pour un stage de formation offert par le Consulat général de France à Jérusalem, a profité de son séjour pour photographier la Ville Lumière et a ramené suffisamment de belles images pour que nous puissions en faire une exposition, co-produite avec la Représentation du Fateh et inaugurée au Centre culturel français de Ramallah ce 1er novembre.
Quai d'Orsay au crépuscule, Invalides rutilantes au soleil, Sacré Coeur dans le bleu du ciel et Tour Eiffel en contre-jour, portrait de Louis XIV, de Saint Louis, de Napoléon en sa tombe... Le Paris de Mohamed Elhaj est certes très classique, mais tellement beau ! La ville, qui n'a de cesse de se réclamer d'un chef d'oeuvre d'harmonie, s'est ainsi présentée et offerte au regard du photographe, qui nous donne en retour l'occasion d'une belle promenade photographique dans les plus beaux lieux de la capitale française. Merci, Mohamed Elhaj !


Partenaire : Représentation du Fateh

lundi 1 novembre 2010

Le Café Littéraire du Père Manuel Mussalam

Ce Café Littéraire du mois d'octobre, le 30, était consacré à la très forte personnalité qu'est le Père Manuel Mussalam. Il vient de faire paraître en France, aux éditions de l'Aube, un long entretien avec Jean-Claude Petit intitulé "Un curé à Gaza". Le prêtre y raconte son enfance à Birzeit puis l'exil vers le nord de la Palestine et la Syrie quand l'Empire Ottoman est démantelé, ses relations si enrichissantes avec son père, le séminaire à Beit Jalah, les premières années de prêtrise dans le désert jordanien, sa quinzaine d'années à Zababdeh pendant la première Intifada et ses quinze dernières années à Gaza. Témoin aux premières lignes du chaos de l'Histoire, il raconte avec verve, passion et humour : l'humiliation de l'occupation, la violence de la guerre, la colère face à l'injustice, et surtout tout ce bricolage au quotidien qui permet de vivre, de survivre, d'aller plus loin chaque jour dans un monde terriblement hostile.
Si le livre est sans aucun doute d'une très bonne facture, nourri de tant d'anecdotes qui en font un document extrêmement riche et vivant, la présence physique du Père Manuel Mussalam, aujourd'hui retraité à Birzeit, constitue une rencontre inoubliable. Le public du centre culturel français de Ramallah en a fait l'expértience. Abouna Manuel n'a pas la langue dans sa poche, dit leurs quatre vérités à tous ceux qu'il considère martyriser son peuple, se définit avant toute obédience en tant que Palestinien dont la conscience nationaliste, mais aussi la capacité de dénonciation et la volonté d'étique, en font un homme d'action : dont le corps est en prise avec sa Terre et son temps, mais aussi dont le Verbe lui-même est action. Grand moment, forcément !


Photographie montrant de gauche à droite Hala Kaileh, le Père Manuel Mussalam, SE l'Ambassadeur de Tunisie en Palestine et Moyiddin Arar